On a tous pu voir à la télévision, il y a quelques jours, les « non images » du mariage parisien de Tony Parker / Eva Longoria.
La foule des badauds, attirés là par le battage des médias autour de ce « non événement » le plus people mais le moins visible et le moins public de l’année.
Les autocars aux vitres fumées, les « borgnioles » opacifiantes déployées, les larges parapluies noirs en guise d’écran protecteur pour toute possibilité de prises de vue comme de tous regards indiscrets, avaient de quoi choquer.
Et que dire des barrières métalliques repoussant le plus loin possible le public, privatisant ainsi tout un espace habituellement public.
La protection de la vie privée ? Certainement pas !!!
Du commerce, du commerce, rien que du commerce ! Tout ceci au mépris des traditions et de la loi qui font des cérémonies du mariage, des choses publiques.
Il ne faut pas oublier que ces « peoples » vivent du public. Que c’est le public qui fait leurs notoriétés et leurs fortunes. Précisément ce public naïf, mais fidèle et désintéressé, qui se presse des heures durant par espoir d’une vision furtive.
Mais non, ce public n’aura droit à rien en retour. Et s’il veut voir quoi que ce soit, qu’il aille donc acheter le magazine qui s’est réservé au prix fort l’exclusivité des clichés. Clichés dont on dit aujourd’hui sur internet que les enchères montent !
Alors oui ! la nullité est là et bien là, au propre comme au figuré.
Nullité de l’événement pour priver les « afficionados » d’assister à la traditionnelle photo de sortie de la mairie puis de l’église, puisque mariage religieux il y a eu. Nullité qui pourrait bien en masquer une autre, plus conséquente, celle éventuelle du mariage lui-même.
Car en écartant par principe le public de la célébration à la mairie, en tenant pour privé un événement que la loi prévoit être public, les époux Parker, par crainte qu’on leur vole un peu de leur image, sont tombés de Charybde et Scylla.
La manière « nulle » qu’ils ont eu de gérer leur image, n’a d’égale que la nullité plus conséquente qu’ils pourraient encourir à raison du « huis clos » dans lequel ils ont tenu leur mariage: celle tout simplement de son annulation.
En effet par application de l’article 165 du code civil, la célébration du mariage doit se dérouler publiquement, c’est-à-dire dans une salle dont les portes doivent être tenues ouvertes et le public admis librement. Mais qu'en est-il lorsque la porte de la mairie est si inaccessible, qu'en toute hypothèse, ouverte ou fermée, on ne peut y accéder?
jllavoc (aka Jean-Louis LANGLOIS)